— Une dernière chose…
Le lieutenant-colonel fait un signe au major Larose qui me tend un calendrier bariolé de couleurs vives et d’annotations surlignées.
— Voici la liste des exercices à venir. Vous nous direz lesquels concordent avec votre horaire.
— Pardon?
— Vous voulez témoigner de ce que vivent et ressentent les militaires, madame Bouchard, alors vous irez en exercice avec eux.
Ça, ça ne me tente pas. Les exercices qui consistent à se traîner dans la boue en dessous des fils barbelés pour sentir la dure fraternité qui nous unit ou à geler sur le terrain pour dépasser nos limites dans une franche camaraderie, ça n’est vraiment, mais vraiment pas ma tasse de thé. J’ai repoussé le document.
— Non. Je ne suis pas très sportive. Je vous remercie, monsieur Duval, mais ce n’est pas nécessaire.

Il a cessé de se bercer.
— Comment pourrez-vous comprendre ce qu’ils ressentent si vous craignez d’aller en exercice avec eux? Quand un homme vous racontera qu’un tir de mortier est tombé à deux cents mètres de sa position, vous allez vous dire : «Ben voyons ! Y a rien là ! C’est loin, deux cents mètres!» Moi, je veux que vous l’entendiez. Après, vous pourrez écrire ce que vous voudrez.
— Mais je n’ai pas besoin de…
— C’est une collaboration sans précédent. Alors, profitez-en, madame Bouchard !

Extraits de 5 balles dans la tête.
En librairie dès le 1er novembre 2017.
Je ne t’avais pas reconnu. Ce doit être des récits explosifs. J’ai hâte de te lire.